Lâcher prise

Je me suis surprise moi-même. Je me suis surprise moi-même d’avoir été aussi impulsive. Hier soir en étant dans le bain et en allumant une bougie qui sentait les vacances, qui sentait l’été. J'ai fermé les yeux et j'ai commencé à avoir des flashbacks de mon été passée, de comment j'étais bien, de comment il faisait chaud, des moments de folies que j'avais avec mes ami(e)s. On dirait même que c'est plus facile l'été. Tout le monde est de bonne humeur pis on vie le jour le jour.

Je suis déjà pu capable de l’hiver pis elle vient legit de commencer. L'odeur de la bougie m'a fait un déclic. J’ai pris instantanément mon cellulaire et je me suis mise à regarder les billets d’avion pour la Californie. Durant quelques minutes, j’avais envie de prendre soin de moi. C’est devenu presque rare que je prenne le temps de me retrouver et de faire des girls night. Pour une fois, j’avais envie d’être impulsive de prendre des risques et enfin de pouvoir lâcher prise et de m’acheter le premier billet d’avion aller simple sul bord et ne pas savoir quand je vais revenir. Les gens qui me connaissent le savent que je ne suis pas faite pour vivre au fraite. Je suis née pour vivre au chaud, à la chaleur. J’avais envie de partir et de ne plus me soucier de quoi ce soit, de ne plus devoir à angoisser ou à stresser pour quelque chose d’inutile comme angoisser sur : comment je vais m’habiller à soir? J’avais envie pour une fois de partir sans de « ouain, mais… », j’avais seulement envie de me sentir libre et de vivre jour le jour. De pouvoir me faire réveiller par les rayons de soleil le matin et de pouvoir prendre un açaï bowl au wow wow lemonade à chaque matin avant d’aller travailler. De pouvoir faire ce que je veux de mes journées sans à avoir des obligations, sans à avoir à stresser vingt-quarte heures sur vingt-quatre. J’avais seulement envie de retrouver la jeune femme indépendante, aventureuse, fonceuse, audacieuse et imprudente qui se cache derrière la jeune femme anxieuse qui préfère rester dans sa zone de confort.

Pour la première fois depuis les dix-neuf dernières années, j’ai passé à deux cheveux de prendre des risques et de faire quelque chose pour moi. De faire quelque chose pour moi et d’arrêter de penser aux autres, de penser à mes propres intérêts, à mon propre bonheur avant les autres et de laisser tout dernière moi. Durant ces quelques minutes, j’avais envie de me laisser me guider par l’océan et d'arrêter de penser, mais après une quinzaine de minutes, la jeune femme réaliste, anxieuse, stressée que je suis est revenue à la surface. Un moment de lucidité, j’ai repris sur moi et je me suis rappelé que je ne pouvais pas faire ça. Je ne pouvais pas partir sans le dire à personne, je ne pouvais pas partir sans savoir où je vais dormir, je ne pouvais pas partir maintenant. Ce n’est pas mon genre de partir sur un coup de tête. Ce n’est pas mon genre de sortir de ma zone de confort à cet extrême.

Je me rend compte à quel point mon anxiété me met des centaines de barrières à des opportunités que je pourrais avoir. Mon anxiété me garde dans ma zone de confort. La jeune femme normale aimerais prendre des risques, d'être imprudente et de lâcher prise pour une fois, mais parfois mon anxiété me l'empêche et ça personne le comprendra.